« Katia, à la chemise jaune » de Matisse : La dernière acquisition du musée des beaux arts de Lyon attire les visiteurs

Par Jeanne Broc, le 22 mai 2021

Crédit miniature : © Photo Progrès /Frédéric CHAMBERT

Les musées ont réouvert le 19 mai 2021. Le musée des Beaux Art de Lyon ouvre ses portes avec une oeuvre de plus dans sa collection, et ce n’est pas n’importe laquelle.

En effet, il s’agit de « Katia, à la chemise jaune » de Matisse.

Une oeuvre exceptionnelle

Cette oeuvre est spéciale puisqu’il s’agit de la dernière toile de Henri Matisse, peinte en 1951, quelques années avant sa mort.

Cette huile sur toile est caractéristique du style tardif de l’artiste, avec la géométrisation et la simplification des volumes.

Cette heure est classée “œuvre d’intérêt patrimonial majeur” par le ministère de la culture.

« Katia, à la chemise jaune » représente Carmen Leschennes, la muse de Matisse d’octobre 1950 à juillet 1952. Il la surnomme Katia « parce qu’à son goût cela va mieux à cette femme blonde » (Louis Aragon dans Henri Matisse, roman,1971). Le visage de la femme est vide, et Matisse l’explique ainsi :

Henri Matisse, Katia à la chemise jaune, 1951, 81 x, 60 cm © Succession H. Matisse, 2021

« Pourquoi je ne mets pas d’yeux, quelquefois, ni de bouche à mes personnages ? (…) Mais c’est parce que le visage humain est anonyme. Parce que l’expression porte dans tout le tableau. Les bras, les jambes, tout cela ce sont des lignes qui agissent comme dans un orchestre, un registre, des mouvements, des teintes différentes. Si on met des yeux, un nez, une bouche, ça n’a pas grande utilité, au contraire, ça paralyse l’imagination du spectateur et ça oblige à voir une personne d’une certaine forme, une certaine ressemblance, etc., tandis que si vous donnez des lignes, des valeurs, des forces, l’esprit du spectateur s’engage dans le dédale de ces éléments multiples… et alors… l’imagination est délivrée de toute limite ! »

L’acquisition

Le musée des Beaux Arts a acquis cette oeuvre pour la somme de 4,8 millions d’euros, auprès de la Pierre and Tana Matisse Foundation de New York. Le financement provient majoritairement du mécénat d’entreprise, puis de l’Etat (500 000 euros) et enfin de la ville de Lyon (200 000 euros).

« Katia, à la chemise jaune » vient compléter les nombreuses oeuvres de Matisse présentes au musée des Beaux Arts de Lyon. L’artiste étant très attaché à Lyon après que les médecins lyonnais lui ai sauvé la vie en 1941, il fit de nombreuses dotations à la ville.

Le musée des Beaux Arts de Lyon © Corentin Mossière