Ce que l’on constate, c’est que le regard sur l’art africain est partiel, voire biaisé. Certes, masques et statues ont eu un succès considérable au début du XXème siècle et ont fortement inspiré les cubistes et les surréalistes. Mais ces objets n’ont été admirés que pour leur esthétisme, d’une façon purement formelle, sans prendre en compte leur signification.
L’art africain ne vaut ici que par ce qu’il a apporté à l’art occidental, et non pour ses qualités intrinsèques. Cette façon de regarder, le primitivisme, nie aux artistes africains la capacité de créer hors d’un système occidental et maintient une sorte de hiérarchie condescendante. Mais l’art africain est plus qu’un objet de déco ethnique.
Pourtant l’art africain n’est pas resté figé dans les masques, totems et autres fétiches. Les formes sont réinterprétées, comme par exemple avec les totems d’Annette Messager qui s’étirent en collants colorés, ou les masques faits de bidons plastiques de Romuald Hazoumè. Dans un perpétuel mouvement d’influences mutuelles, on peut retrouver d’autres artistes talentueux comme Orlan, Chéri Samba ou encore Myriam Minhindou.