Interview de Rim Battal, poète et artiste qui propose un nouveau modèle de femme, d’amour et de corps politique à travers les mots.

Interview Rim Battal

Comment est née ta vocation d’artiste ? 

Je ne sais pas vraiment si ces choses-là naissent au cours d’une vie. Je pense que toute personne dispose d’une fibre artistique quelque part. La différence est que certaines personnes y accordent de l’importance, décident d’écouter cette chose fragile et la fortifier, la poursuivre. 

 

Personnellement, j’ai toujours écrit, dessiné, peint, me suis toujours mise-en-scène puis j’ai fait de la photographie. Cependant, je pense avoir décidé de prendre ce désir au sérieux le jour où j’ai démissionné de mon poste de journaliste dans une rédaction marocaine – bien que passionnée par le journalisme – afin de postuler pour une résidence d’artiste et une bourse à La Cité internationale des arts de Paris. Le véritable coup d’envoi de cette carrière d’artiste et d’autrice, c’est d’avoir été reçue dans cette résidence. J’ai eu le sentiment d’être validée par une institution qui en a vu d’autres, d’artistes, passer et qui décidait de me faire confiance, de m’accorder un espace (physique et financier) pour pratiquer ce que je sais faire le mieux : donner une forme plastique ou littéraire à des idées. 

 

Quelles sont tes inspirations ?

Mes inspirations se trouvent un peu partout. Il y a bien sur des livres que j’aime et vers lesquels je reviens toujours : des classiques comme Tolstoï, Stendhal ou des autrices féministes telles que Audre Lorde ou Emilie Noteris dont la lecture me donne des ailes ahaha

 

Il y a d’autres livres que je découvre et qui me nourrissent à différents niveaux mais il y a aussi la musique – j’en mets avant de commencer à écrire parfois, sortir et faire la fête : il m’arrive d’écrire pendant des soirées, prendre des notes du moins. J’aime aussi divaguer face à la mer ou simplement regarder voler les mouches. Ecouter les conversations, les diverses manières de parler, de raconter, des gens qui m’entourent (ma mère particulièrement) ou des personnes croisées dans le métro, les langues régionales, les spécificités culturelles des différents groupes sociaux me stimulent beaucoup également.

La culture populaire m’émeut : j’aime beaucoup la manière d’écrire de Joanna, star de la pop actuelle. Ecouter certaines chansons de PNL m’a parfois émue jusqu’aux larmes. 

Peux-tu nous parler de tes projets à venir ?

Mise à part la sortie de mon livre ce 11 février – Les Quatrains de l’All inclusive chez Le Castor Astral – j’essaye de m’adapter à la situation pandémique actuelle et ce qu’elle impose comme restrictions en proposant du contenu vidéo, des lectures enregistrées façon podcast. Je suis également en écriture (toujours, en fait) d’un projet de recueil ainsi qu’une forme plus longue que je ne nommerai pas ahaha – 

J’essaye également d’aménager mon intérieur, rendre mon appartement le plus agréable possible en modifiant la disposition des objets, en ajoutant des petites lumières agréables. L’époque nous oblige à occuper plus souvent et différemment nos espaces intimes, il est donc important d’accorder du temps à cela et se poser la question : que voulons-nous habiter et comment voulons-nous l’habiter. 

Sinon, j’ai aussi pour projet de vivre. C’est pas si mal, n’est-ce pas ? 

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