BLANCHE BERTHELIER

BLANCHE BERTHELIER

Comment est née ta vocation d'artiste ?

J’ai toujours eu cette nécessité de créer, dessiner, et fabriquer… C’était une telle évidence pour moi, la création faisait tellement partie de ma vie quotidienne que je n’ai dans un premier temps pas vraiment compris que je pouvais en faire une voie professionnelle.

J’avais aussi des capacités pour des études, donc j’ai mis quelque temps à accepter que j’étais faite pour une voie artistique, et j’ai finalement décidé d’entrer aux Beaux-arts. J’avais une certaine appréhension à embrasser totalement une vie dédiée à la création, il y avait quelque chose d’un peu effrayant. Mais c’était justement là où il fallait que j’aille, et je ne regrette absolument pas.

Blanche Berthelier

Photo : © Blandine Soulage

Quelles sont tes inspirations ?

Mes inspirations plongent leurs racines dans la peinture classique, grâce à une solide éducation artistique dans mon enfance (on m’emmenait au Louvre tous les dimanches). De ces découvertes m’est restée une grande affinité avec la peinture de la Renaissance mais surtout avec l’art médiéval, sous toutes ses formes.

C’est toujours pour moi un immense plaisir visuel et c’est aussi une époque artistique dont je me sens (étrangement) proche. Le lien n’est sans doute pas évident ou manifeste avec mon travail, mais cette époque me permet souvent de retrouver une inspiration.

La Nature est également une grande source d’inspiration pour moi. Les moindres formes des choses naturelles me réjouissent et me donnent envie de dessiner, de les combiner, de les transformer. C’est à la fois un répertoire de formes infini, mais aussi une relation avec une monde qui n’a pas été créé par l’Homme : ce lien avec l’intelligence présente dans les formes naturelles me semble très important, et a pris une place centrale dans mon travail.

Je collectionne d’ailleurs depuis toujours des choses naturelles, soit curieuses, soit tout simplement belles ou évocatrices pour moi. On retrouve souvent ces formes de graines, racines, mais aussi des choses plus organiques, animales, minérales. Ce sont des éléments que j’aime représenter et métamorphoser.

© Blanche Berthelier – « Soubresaut »

Quel est ton plus beau souvenir d'exposition ?

J’ai de bons souvenirs de mes expositions, mais je pense que ma toute première exposition, après ma sortie des Beaux-arts, est mon plus beau souvenir. C’était à la MAPRA à Lyon, et j’ai pu investir les deux étages de la galerie de mes dessins et peintures. 

Pour la première fois je montrais mes dessins au public… j’avais un trac pas possible mais j’étais très heureuse aussi. C’était un moment très important pour moi, je passais d’un statut d’étudiant à professionnel et cela a marqué le début de ma carrière de dessinatrice.

© Blanche Berthelier – « Pérégrination »

© Blanche Berthelier – « The Glorious Fruit of our Land »

© Blanche Berthelier – « Détachement »

Comment s’est passée ta résidence au MacLyon ?

À merveille ! J’ai été vraiment heureuse de bénéficier de ces quatre semaines de résidence du Laboratoire de Création mis en place par le MacLyon. Cela m’a permis de me concentrer sur mon travail de dessin d’une part en pouvant dessiner sur de grands formats, mais j’ai surtout pu avoir l’occasion de faire les sculptures que je voulais réaliser depuis très longtemps.

L’expérience a été très enrichissante : j’ai travaillé d’arrache-pied, avec une motivation et une énergie que le confinement et la pandémie avait un peu mis en berne avec l’annulation de toutes mes expositions. C’était également très agréable de sortir de l’isolation et de rencontrer d’autres artistes, mais aussi de bénéficier de l’aide technique et de l’attention de l’équipe du musée. 

J’ai donc pu faire des sculptures, et travailler sur un projet d’installation entre dessin et volume… et m’apercevoir que j’aime énormément travailler la sculpture ! C’était une opportunité inespérée et qui m’a beaucoup apporté, qui m’a aussi redonné du courage pour tenir bon et rester créative en cette période compliquée.

Photo : © Blandine Soulage

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